dimanche 13 mai 2007

Taboulé libanais

1999. Je suis étudiante à Paris, je vis dans un foyer. C'est dimanche. Certaines filles sont rentrées chez elles, d'autres sont chez des amis. Bref nous sommes peu nombreuses à manger là. Chacune fait sa tambouille dans la cuisine commune. En entrée j'ai prévu un taboulé, acheté chez Franprix. Je m'apprête à entamer mon assiette quand la mère d'une des filles vient vers moi :
"Tu manges quoi ?
- euh ... du taboulé (un peu surprise de la question : ça semble évidemment !)
- Oh non, ça ce n'est pas du taboulé. Le taboulé ça se fait avec énormément de persil et très peu de bourghoul .... regarde"
Elle retourne à sa table et ouvre une gigantesque boîte hermétique rectangulaire, remplie de taboulé libanais qu'elle avait préparé pour sa fille. Elle m'en propose un peu. Je m'empresse d'accepter. Je suis un peu déroutée : je ne connaissais pas le taboulé libanais jusque là. Pour moi le taboulé, c'est les petits plats vendus au rayon frais qui ne contiennent quasiment que de la semoule, ou bien les taboulés en conserve qu'on reconstitue à la maison. Là c'est une découverte culinaire : beaucoup de persil, beaucoup de citron, un fort goût de menthe ... C'est frais et très bon. J'en garde un excellent souvenir (forcément un taboulé libanais préparé par une maman libanaise ...) mais il se passera 4 ans avant que j'en mange à nouveau.
C'est à Chypre que j'ai redécouvert le taboulé "libanais". De retour de Chypre j'ai eu envie de remanger toutes ces spécialités culinaires : j'ai d'abord découvert Mavrommatis puis Loubnane. Puis je me suis décidée à cuisiner tout cela moi même ... Voici donc ma recette du taboulé libanais.

Ingrédients :
1 botte de persil plat
30 feuilles de menthe fraîche
1 salade
4 tomates
2 cuillères à soupe de bourghoul
1 citron
2 cuillères à soupe d'huile d'olive
du sel

Rincer les légumes. Émincer le persil, la menthe, la salade. Couper les tomates en dés. Mettre dans un grand saladier, ajouter le bourghoul sec (ne surtout pas cuire ou mouiller). Mélanger et assaisonner avec le jus d'un citron, l'huile d'olive et le sel. Bien mélanger et mettre au frais.

3 commentaires:

Chrisos a dit…

bravo, j'ai bien aimé la petite histoire. Je fais la même chose quand je vois des "faux taboulés", et puis j'emmène les gens en manger de vrais!
Par contre, la boite hermétique rectangulaire : un bon taboulé c'est bon frais, ou minute, sinon il cuit et tout se confond)
ta reccette est assez fidèle, la seule différence, c'est en effet la salade coupée...
"En vrai", il n'y a pas de salade dans le taboulé, mais il se mange souvent sur ou avec des feuilles de laitue (khass) ou de chou blanc (malfouf)... Donc c'est presque pareil, si on mange avec une fourchette!
Mavrommatis propose une cuisine méditerranéene fouchtra, ils mélangent tout et n'importe quoi, c'est assez bon, mais ils dispersent...

Sylvie a dit…

Contente d'avoir de tes nouvelles Chrisos !
Pour la salade tu as raison .. la recette d'origine n'en contient pas mais je préfère couper un peu ... plutôt que 100% persil.
J'aime bien prendre des trucs chez Mavro de temps en temps. C'est bon mais plutôt cher. D'autant que certaines choses sont faisables maison. La dernière fois que j'y suis allée, les cuistos prenaient leur pause. Ce qui m'a génée c'est qu'aucun ne semblait avoir des origines grecques : il n'y en a pas forcément besoin pour savoir cuisiner mais l'image d' "authentique cuisine grecque" s'en est pris en coup ...

Chrisos a dit…

il n'est pas nécessaire que tous les cuistots soient grecs, d'ailleurs à Paris, c'est assez folklorique en cuisine :
sri lankais ou pakistanais un peu partout, grecs qui se font passer pour italiens, turcs pour grecs, tunisiens pour turcs, maghrébins pour libanaise, on ne s'en sort plus!

c'est vrai que c'est en général assez simple à faire, mais ça prend du temps de préparer tous ces petits plats!
Au Liban, pour les repas de famille, il y a parfois jusqu'à 1 jour de préparation à 4-5 (femmes en général, alors que dans les restos ce sont surtout des hommes qui cuisinent)! C'est avant tout une cuisine de femmes.
Comme tu dit, le côté authentique ne l'est pas vraiment